Trois Bâtards : Avancement (5)

Je ne sais pas si on peut appeler ça une bonne résolution, mais entre mes statistiques du NaNo et le fait que je retrouve maintenant les Grenouilles sur un tchat Discord*, j'ai réussi à écrire presque tous les jours**, la semaine dernière, pour environ mille mots !

Cette semaine, je doute de faire aussi bien, mais ce sera toujours ça. Et je préviens d'avance que je ne pourrai ni avancer sur mon texte, ni écrire d'article la semaine prochaine, vu que je n'aurai ni ordi ni internet pendant mon séjour aux Imaginales (je me rattraperai la semaine d'après, j'aurai sans doute plein de conférences à retranscrire ici 😉).

Tout ça pour dire que je vais enfin mettre un extrait :

Shamio (le narrateur) cherche un local où installer son atelier de forgeron - parce qu'il préfère exercer son métier à jouer les aventuriers...
(Pour information, dans mon univers, il est impoli de parler d'un nain au féminin***).

Comme convenu, Mara nous attendait devant la porte d’un bâtiment vétuste – qui ne déparait pas ses voisins. Une enseigne rouillée grinçait près de la porte et les araignées s’étaient installées durablement devant les fenêtres. L’on aurait tout à fait pu croire l’endroit abandonné, si ce n’étaient les ronflements sonores qui perçaient à travers les murs. Mara sortit une clé de la poche de son tablier et nous ouvrit la porte.
À peine le seuil franchi, elle se mit à crier :
— Voici les locaux, maître Shamio, j’espère que vous les trouverez à votre goût.
Le vrombissement respiratoire s’interrompit brusquement et fut suivi du bruit inimitable du métal qui frotte sur la pierre ainsi que d’une longue diatribe en langue naine, que je soupçonnai ponctuée d’injures.
L’intérieur de l’atelier était plongé dans la pénombre, mais cela ne faisait aucune différence pour moi. La silhouette hirsute qui émergeait depuis l’arrière-boutique empestait l’alcool et les odeurs corporelles, et mon regard fut tout de suite attiré par l’énorme hache ornée de runes qu’elle arborait dans la main droite.
— Il suffit, Orlekk ! s’exclama la propriétaire. Vous ne m’avez rien payé depuis l’été dernier, j’ai bien le droit de prendre un second locataire ! Vous ne respectez pas vos obligations, ne vous plaignez pas que j’essaie de gagner ma vie !
Puis, se tournant vers moi, elle reprit un volume normal et demanda :
— Voulez-vous que je vous trouve une lanterne, messire ?
— J’y vois assez clair, je vous remercie. Maître Orlekk, ajoutai-je à l’intention de l’occupante, je vous prie de ranger votre arme, je n’aimerais pas nous voir… salir le plancher.
— Mais non, maître Shamio, qu’elle essaie donc ! railla Mara. Dans son état, vous ne risquez rien, et cette outre à bière sait très bien que ce serait une rupture de contrat. Allez vous terrer dans votre trou, Orlekk, et laissez mon nouveau locataire payant s’installer !
Les mots blessent parfois plus que les lames, et ceux de la vieille humaine avaient frappé au cœur. Le nain femelle baissa son arme, fit demi-tour et alla s’enfermer dans la pièce dont il était sorti, non sans grommeler de vagues menaces en chemin.




* : qui, contrairement à IRC, conserve les logs des canaux, ce qui aide à retrouver l'ambiance stimulante d'une cabine de camp NaNo 😀

** : je rappelle quand même que je ne peux écrire que quatre jours par semaine, en général.

*** : ou au masculin, d'ailleurs, sauf que la différence avec le genre neutre ne se voit pas en français.****

**** : et que je ne suis pas satisfaite de la conjugaison des pronoms sans genre.

Commentaires

  1. C'est cool, cette histoire de chat qui garde le canal en mémoire... mais je ne vais pas aller voir ça de plus près sinon je me connais, je vais plus perdre de temps qu'en gagner.
    En ce qui te concerne, en tout cas, ça a l'air efficace. ;)
    Bonne continuation !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je te conseille de jeter un oeil tout de même, quitte à ne pas rester. Et y'a des ww tout le temps, c'est chouette :)

      Supprimer

Enregistrer un commentaire